vendredi 12 mai 2017

Jules et Augusta Dejerine

Passion neurologie. Jules et Augusta Dejerine

Michel Fardeau


Qui dit couple, en science, pense aussitôt aux physiciens Pierre et Marie Curie. 

Il faut désormais leur adjoindre leurs contemporains neurobiologistes Jules et Augusta Dejerine, dont les travaux scientifiques sont indissociables. Alors que Jules se consacre surtout aux études cliniques, c’est Augusta, première femme reçue à l’internat des hôpitaux de Paris, qui assure tout le travail de laboratoire. 

Mais la jeune émigrée américaine d’origine polonaise, ardente féministe de surcroît, ne peut espérer d’autres honneurs que l’estime de ses collègues, à une époque où les femmes de science se comptent sur les doigts d’une main. 

Après sa thèse de médecine, elle se consacre entièrement à un projet d’une ampleur hors du commun : l’analyse du cerveau en coupes sériées, leur coloration et leur examen au microscope, dont résulte une nouvelle Anatomie des centres nerveux (1901) qui a aussitôt, par sa précision et ses qualités graphiques, un retentissement international. Jules Dejerine, lui, finit par occuper la chaire de Jean-Martin Charcot, à la Salpêtrière, mais ses publications mettent en cause bien des affirmations du maître, ce qui le placera longuement en marge du milieu académique et médical parisien.

Une grande histoire d’amour et de science que Michel Fardeau conte ici avec une passion contagieuse. 

Michel Fardeau est directeur de recherche émérite au CNRS et professeur honoraire au CNAM. Il a été le premier directeur médical et scientifique de l’Institut de myologie créé par l’Association française contre les myopathies, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il a publié L’Homme de chair, qui a été un grand succès.

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